« FrĂšre, vivant, ĂŽ Nocif »⊠Ainsi dĂ©bute le rĂ©cit que fait le grand rapace Ă lâhomme, le conte de sa longue ascĂšse vers la libertĂ© et la dĂ©couverte de la diffĂ©rence dans lâinterdĂ©pendance. GrĂące Ă un colibri follement curieux. Cet ĂȘtre minuscule, Ă©chappant Ă son « Alaya », ces liens qui entravent et modĂšlent chaque espĂšce, tente de comprendre et de pĂ©nĂ©trer la splendeur inĂ©puisable et confondante du vivant, sous toutes ses formes : plantes et animaux de leur petit domaine Ă tous deux, vibrant de lâardeur des fleurs, grouillant dâexistences multiples, et celles des vastes espaces, de la mer et de lâau-delĂ des mers. Une infinitĂ© palpitante, en perpĂ©tuels changements, oĂč chaque Ă©lĂ©ment de lâ« horizontale plĂ©nitude » dĂ©pend de tous les autres. Le rapace altier finit par reconnaĂźtre son maĂźtre dans cet ĂȘtre minuscule, cette « insignifiance », attachĂ© Ă la conservation du vivant. Ce texte, portĂ© par un plain-chant ample et magnifiquement rythmĂ©, Ă©merveille par ce quâil donne Ă regarder et Ă sentir, dĂ©sespĂšre par ce quâil laisse prĂ©voir, amĂšne Ă rĂ©flĂ©chir par ce quâil suggĂšre de la condition des hommes et de leur place dans la nature.
Les neuf consciences du Malfini
CHAMOISEAU Patrick