Les neuf consciences du Malfini

CHAMOISEAU Patrick

« FrĂšre, vivant, ĂŽ Nocif »  Ainsi dĂ©bute le rĂ©cit que fait le grand rapace Ă  l’homme, le conte de sa longue ascĂšse vers la libertĂ© et la dĂ©couverte de la diffĂ©rence dans l’interdĂ©pendance. GrĂące Ă  un colibri follement curieux. Cet ĂȘtre minuscule, Ă©chappant Ă  son « Alaya », ces liens qui entravent et modĂšlent chaque espĂšce, tente de comprendre et de pĂ©nĂ©trer la splendeur inĂ©puisable et confondante du vivant, sous toutes ses formes : plantes et animaux de leur petit domaine Ă  tous deux, vibrant de l’ardeur des fleurs, grouillant d’existences multiples, et celles des vastes espaces, de la mer et de l’au-delĂ  des mers. Une infinitĂ© palpitante, en perpĂ©tuels changements, oĂč chaque Ă©lĂ©ment de l’« horizontale plĂ©nitude » dĂ©pend de tous les autres. Le rapace altier finit par reconnaĂźtre son maĂźtre dans cet ĂȘtre minuscule, cette « insignifiance », attachĂ© Ă  la conservation du vivant. Ce texte, portĂ© par un plain-chant ample et magnifiquement rythmĂ©, Ă©merveille par ce qu’il donne Ă  regarder et Ă  sentir, dĂ©sespĂšre par ce qu’il laisse prĂ©voir, amĂšne Ă  rĂ©flĂ©chir par ce qu’il suggĂšre de la condition des hommes et de leur place dans la nature.