Alice est une petite fille ballottée entre les brusques colères de sa mère et les sautes d’humeur paternelles. Il lui faut s’adapter à toutes les situations, composer avec les incongruités de ses parents : ne pas pleurer quand explosent les tempêtes, et surtout, plaire à ce père qu’elle voit si peu, qu’elle aime tant et dont elle espère qu’il posera sur elle un jour un regard plein de fierté.
Avec perspicacité et humour, sans grande originalité cependant, Emilie Hermant suit son personnage de l’enfance à l’adolescence, dans un parcours jalonné de mues successives et de renaissances. La finesse intuitive des enfants et leur étonnante faculté à deviner le monde des «grands» est bien mis en relief. Par contre, la détresse d’Alice devenue adulte, face à un évènement grave de sa vie, est traitée de manière déroutante : bien que le style de ce premier roman soit prometteur, le mode fantastique ne s’improvise pas.