Depuis cinquante ans se manifestent périodiquement « empoisonnistes », qui prétendent que Napoléon a succombé à une ingestion d’arsenic, et « substitionnistes », affirmant que son corps repose à Westminster et non aux Invalides où aurait été inhumé celui de son maître d’hôtel. Pour en avoir le coeur net, il faut ouvrir le tombeau de l’Empereur, demandent, notamment, un Suédois, un Canadien et trois Français.
Historiens du premier Empire, les auteurs rappellent d’abord « ce que l’on sait sur les maladies, la mort, l’inhumation, l’exhumation et les sépultures de Napoléon ». Puis ils réfutent les arguments des uns et des autres, dénonçant, simultanément, la manipulation des sources, les suppositions gratuites, les interprétations erronées et les déductions spécieuses, fruits d’une imagination débridée. L’ouverture du tombeau de l’Empereur serait « une profanation injustifiée », concluent les auteurs.