MalgrĂ© les dates qui le bornent (dĂ©cembre 2005 – avril 2008) ce journal a peu de rapports avec lâactualité⊠Quant Ă sa vie privĂ©e, Vila-Matas lâescamote : son mariage en avril 2007 est signalĂ© en passant. Câest Ă quatorze ans que lui est venue lâhabitude dâĂ©crire dans un carnet ; et de tout regarder « avec la curiositĂ© flegmatique dâun diariste volubile et dâun promeneur fortuit ». Entre sensation et Ă©rudition, il mĂ©lange petites et grandes pensĂ©es, Ă©voque ses rencontres, ses voyages, les commentaires de ses amis (Bolaño, Claudio MagrisâŠ). Il dĂ©crypte le monde Ă travers le prisme de la littĂ©rature et parle des Ă©crivains avec une constante bienveillance. Son goĂ»t pour lâeffacement, thĂšme de Docteur Pasavento (NB mai 2006), le fait rĂȘver dâauteurs sans oeuvres. TantĂŽt Ă Paris, Barcelone (sa ville, dont il dĂ©plore la dĂ©chĂ©ance), Prague, Helsinki ou autre coin du monde, il rend compte de ses lectures (Sebald, Kafka, Gracq, Montaigne, etc.), de ses Ă©changes⊠et ne se dĂ©partit jamais dâun humour magnifique. Toujours en retrait, comme le montre la couverture du livre, il dĂ©voile, Ă reculons, une part de sa personnalitĂ© et de son attachement « volubile » Ă la littĂ©rature qui « si elle ne sauve pas la vie, peut lui donner un sens ».
Journal volubile
VILA-MATAS Enrique