New York Mi amor

LEGRAND Benjamin, TARDI Jacques

Trois histoires courtes accompagnent celle, plus importante, intitulée Tueurs de cafards. Chacune met en scène un personnage, sorte de Buster Keaton au bout du rouleau, vivant dans les bas-fonds de la cité, comme le font ces cafards qu’élimine Walter de chez Blitz.

Ce dernier traîne le rouge vif de son costume au gré des clients, même ceux qui le convoquent au 13è étage d’un immeuble, et le voilà entraîné dans un univers fantastique qui ne peut qu’engendrer paranoïa et hallucinations. Tout se mêle dans une tête déjà fragilisée.  Dans l’univers noir et blanc des crasses de la ville, le rouge vient mixer le travail d’assainissement de Walter à tous les souvenirs d’une enfance plongée dans le paroxysme de la folie hitlérienne. La déraison arrive doucement. C’est noir, c’est fou, c’est désespéré.

Il est agréable de retrouver le style de Tardi des années  80, son dessin foisonnant de noirceur réaliste, suffisamment aéré pour permettre une lecture facile, et la science qu’il a de créer une atmosphère, même en quelques planches.