Neuf

STASIUK Andrzej

DĂ©vorĂ© de solitude et d’inquiĂ©tude, Pawel fuit la mafia. Il dĂ©ambule dans Varsovie Ă  la recherche d’une Ă©chappatoire, argent, information ou refuge. QuĂȘte plutĂŽt vaine. Ce sont les annĂ©es quatre-vingt-dix et la ville, hypnotisĂ©e par l’éclat neuf et illusoire de l’Occident, est en pleine mĂ©tamorphose, grouillante, indiffĂ©rente, mĂ©connaissable voire hostile. Plus concernĂ©e par la nouveautĂ© des choses que par le dĂ©sarroi des hommes.

 

La plume prĂ©cise d’Andrzej Stasiuk (cf. Le corbeau blanc, NB novembre 2007) dĂ©taille, implacable, la complexitĂ© rĂ©aliste des odeurs, des Ă©clairages, des bruits de la citĂ©. Quasi documentaire, mais sans complaisance, elle s’attarde sur les vĂȘtements copiĂ©s, les parfums trop prĂ©sents, les intĂ©rieurs prĂ©tentieux, les comportements hypnotisĂ©s, dĂ©boussolĂ©s et matĂ©rialistes des habitants. L’atmosphĂšre prĂ©gnante est insolite, tendue, froide, sombre. Mais le choix d’écrire sans l’aĂ©ration de chapitres, de mĂȘler souvenirs, rĂȘves et rĂ©alitĂ©, de juxtaposer d’un mĂȘme souffle, trĂšs intimement, le vĂ©cu du hĂ©ros principal et celui d’une poignĂ©e d’autres protagonistes crĂ©e parfois une rĂ©elle confusion.