Novembre 2003 : la révolution des roses fait éclore une Géorgie nouvelle. Après trente ans de règne, Chevardnadze laisse la place au jeune et charismatique président Mikhaïl Saakachvili. Porté sur les fonts baptismaux par les Américains qui l’entourent et le conseillent, le nouveau chef d’État se veut libéral et moderne. Il entreprend la rénovation de la Géorgie et brave sans ciller l’adversaire russe. Mais dans le petit pays choyé par les médias occidentaux, la réalité est tout autre, avoue Salomé Zourabichvili, ex-ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement Saakachvili : clientélisme et corruption n’ont pas disparu. Saakachvili utilise des méthodes soviétiques, muselle l’opposition et les médias, maintient le pays dans le dénuement. Dans le conflit avec la Russie, la Géorgie ne joue-t-elle pas double jeu, en accord avec les Russes ?
Salomé Zourabichvili est passée aujourd’hui dans l’opposition. Courageuse et provocatrice, elle donne un témoignage édifiant de la vie politique actuelle, et livre ses réflexions sur les événements passés et à venir de la Géorgie. Son livre a le grand mérite de voir le système de l’intérieur, c’est un témoignage sans langue de bois, corrosif mais indispensable.