Après L’exil est mon pays (NB octobre 2006), ce livre est le deuxième roman très largement autobiographique d’Isabelle Alonso. Elle y évoque son adolescence dans une petite ville bourguignonne et la met en parallèle avec celle de sa mère adorée, à Madrid sous les bombes franquistes. Malgré des destins et des sensibilités très différents, les deux femmes sont visiblement unies par des liens très forts. La journaliste, bien connue pour ses positions féministes et son style militant à l’emporte-pièce, sait se faire tendre et délicate pour parler de sa mère dans quelques pages pleines d’amour. Mais elle retrouve le ton mordant et rebelle qui lui est familier pour décrire son refus de la puberté et ses démêlés avec ses petites camarades BCBG. Elle est moins convaincante dans cet exercice. On retient surtout le très bel hommage rendu à Libertad, la mère courage.
Fille de rouge
ALONSO Isabelle