Derrière sa couverture, rouge comme un manifeste, ce court roman, en forme d’enquête, a des accents de plaidoyer pour la condition ouvrière du début du XXe siècle. Un jeune cardeur, Axel T., meurt broyé par sa machine. Surtout pas de vagues : mot d’ordre du patron, paternaliste à ses heures, plus encore soucieux d’image, d’un côté, de rendement, de l’autre. Les uns obtempèrent, quitte à avaler leur chapeau, leur honneur, leur probité et tout le reste. Les autres ne l’entendent pas de cette oreille. Roman du réel dans le territoire du Val de Nièvre, dans la Somme, à la grande époque des usines textiles de l’empire Saint-Frères où l’on travaillait, comme dans le roman, la toile de jute. C’est dans ce décor que vient s’inscrire l’évocation du quotidien à l’usine, le travail monotone des grands et des petits, difficile, dangereux, parfois exténuant. La naissance du mouvement ouvrier et du syndicalisme fait naître l’espoir. On en parle au café, où les conversations colportent nouvelles et rumeurs, tout comme des petites joies et des grands malheurs. Bref, la vie… à plusieurs vitesses, ce n’est pas d’aujourd’hui !
La seconde mort d’Axel T.
MOTSCH Elisabeth