Trois choses, dit Michel Le Bris, me font tenir debout : la Bretagne, la littĂ©rature et mai 68. Elles ne cessent de sâentrecroiser dans cette autobiographie trĂšs structurĂ©e oĂč lâauteur se penche, non sur les faits « domestiques » de sa vie, mais sur la genĂšse de son action et de son oeuvre. NĂ© dans une famille bretonne trĂšs pauvre, il est sauvĂ© par lâĂ©cole, et surtout par la lecture, une passion qui lâhabite encore. Au sortir dâHEC, oĂč il ne sâest jamais senti Ă sa place, il est opportunĂ©ment Ă©veillĂ©, et Ă©merveillĂ©, par mai 68. DĂ©sormais, que ce soit lâengagement politique, la passion du jazz, lâĂ©tude du romantisme allemand, le coup de foudre pour Stevenson, la crĂ©ation du festival « Ătonnants voyageurs », lâĂ©criture de plus de quarante ouvrages (La BeautĂ© du monde, NB novembre 2008)⊠tout ce quâil entreprend montre « quâil nâest pas dâici », comme les pĂšlerins, les poĂštes, les chercheurs dâor et les pirates, et quâun ailleurs lâattire toujours. PassionnĂ© et passionnant, ce livre, ambitieux, d’une Ă©rudition qui laisse le lecteur pantois et parfois dĂ©passĂ©, pourrait sâappeler « Les Ăźles au trĂ©sor » tant il nous propose de voyages et de dĂ©couvertes, sur les chemins du monde, et ceux de notre Ăąme.
Nous ne sommes pas d’ici
LE BRIS Michel