Encore une oeuvre difficile et dérangeante : un nouveau roman qui s’ajoute au cycle initié avec Soifs, paru en 1995, quatrième tome d’une oeuvre, ample et exigeante. D’anciens personnages et des nouveaux – une centaine – composent ce nouveau « chant choral » qui veut présenter notre temps et ses contradictions. Ils sont tous sur une île tropicale, un jour de Noël : Rebecca, fille de Venus, est par sa mère descendante d’esclaves. C’est elle le maillon qui va permettre le passage de l’ancien monde vers le nouveau. Les épisodes reliant des groupes de personnages sont cités simultanément ou de manière enchaînée les uns aux autres.
Pour prendre ainsi le monde dans sa globalité, l’auteure n’utilise qu’une seule et longue phrase, comme dans ses précédents ouvrages, et bien sûr le dernier (Augustino et le choeur de la destruction, NB mai 2006). Pas de plan, pas de ponctuation, immersion totale dans le récit. Si la littérature a pour devoir de bousculer, d’inquiéter, c’est un pari réussi.