Depuis 1448, les reliques des saintes femmes de l’Évangile sont vénérées aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Les Gitans ont pris l’habitude de s’y rendre en pèlerinage et d’y prier sainte Sara, à l’occasion d’une grande fête mêlant ferveur et couleur locale.
Maniant tour à tour le crayon gras et plein de relief, la plume riche en suggestion, ou les nuances de gris d’un pinceau plus fluide, l’auteur saisit des scènes pieuses, familiales ou détendues. Formant un beau recueil de croquis sur le vif et de portraits plus élaborés, ce « reportage graphique » est entrecoupé, à partir du dernier tiers de l’ouvrage, par de longs textes exprimant l’hyper sensibilité de l’auteur à l’égard de ce pèlerinage annuel, ou livrant avec désordre ou redondance les détails de son développement historique. L’ouvrage est moins une BD qu’un hymne illustré à un peuple sans terre rejeté par l’histoire et par les hommes.