Ă l’aube de la guerre de 1914, Gabriel FĂ©raud dĂ©couvre l’extraorÂdinaire puissance de la pile au radium. Une invention nĂ©cessaire au Colonel Mirreau pour relancer le projet « sentinelle » : doter lâarmĂ©e de soldats mi-humains mi robots. EnvoyĂ© au front, lâingĂ©nieur, plutĂŽt pacifiste, effroyablement blessĂ© est amputĂ© des quatre membres. ĂquipĂ© par le douteux docteur Kropp de savantes prothĂšses mues par lâĂ©nergie de la faÂmeuse pile – volĂ©e Ă son Ă©pouse qui le croit mort – le voilĂ , nouveau Taillefer, prĂȘt Ă entrer en lice au moment oĂč lâarmĂ©e française est en dĂ©route. Fin du premier tome Les moissons dâacier (NB septembre 2009).
 Celui-ci le voit chargĂ© de rĂ©cupĂ©rer des plaques photographiques dans un avion d’observation abattu par l’ennemi : elles pourraient montrer un trou dans le dispositif d’attaque. Si Taillefer n’est guĂšre disciÂplinĂ©, son mental est comme son physique : d’acier ! Permettront-ils la contre-offensive de la Marne ?…
Si l’on admet le postulat de dĂ©part, cette aventure est forte et remarquablement cohĂ©rente. Tel un chevalier des temps modernes, le personnage de Taillefer domine un monde sans illusion oĂč de rares hommes et femmes d’honneur se heurtent aux combines des espions et Ă lâinsensibilitĂ© des officiers supĂ©rieurs. Le tout est exprimĂ© par un dessin rĂ©aliste rude et ferme qui, s’il n’hĂ©site pas Ă faire gicler le sang et voler les tĂȘtes, sait aussi croquer des personnages savoureux et illustrer plusieurs belles planches d’anthologie.Â