Ce troisième et dernier tome de la saga russe de l’Américaine Paullina Simons (cf. Tatiana, NB janvier 2004 ; Tatiana et Alexandre, NB février 2006) s’ouvre en 1946 aux États-Unis où, enfin, après les horreurs et les sévices de la guerre, le couple russo-américain est réuni. Avec un corps tatoué pour le « punir de ses tentatives d’évasion » et le « flétrir à jamais », Alexandre doit réapprendre à vivre. En 1948, son audition à la commission des activités anti-américaines ayant attesté sa non-appartenance au parti communiste, il s’installe avec sa femme et leur fils près de Phoenix. La famille s’agrandit. En un éternel recommencement, de manière sanglante, la folie des hommes les rattrape avec la guerre du Vietnam. Le clan familial fait face et verra s’écrouler le régime de Moscou et commencer le deuxième millénaire…
Ce volumineux roman d’un quotidien fait de travail acharné, de respect des fêtes, de tradition et de fidélité amoureuse, est une fresque politico-sociale de la deuxième moitié du XXe siècle entre les souvenirs lancinants du pire (communisme, guerres) et le rêve américain. Des retours sur le passé allongent le récit qui se lit avec plaisir cependant.