Dans cette chronique d’un demi-siècle de vie underground, François Baudot se décrit comme un jeune bourgeois que toutes les femmes de la famille adulent. De son père il ne dit pas grand-chose, sinon qu’ils se détestaient. Il a dix-huit ans lorsque sa mère meurt. Commence alors une vie d’errance pour ce garçon sans diplômes, mais non sans atouts. De relations haut placées en rencontres de fortune, il se construit un peu malgré lui une vie de fêtard noctambule, de marionnette mondaine surdouée, de gigolo dilettante, qui l’amène à tâter de toutes sortes d’expériences dans tous les milieux, et à dresser un catalogue extrêmement distrayant de l’art et la manière de s’amuser entre 1950 et 1990.
Urticant comme un snob parisien, ce funambule privilégie dans une reconstitution très étudiée de sa vie le jeu des apparences et du faux semblant, offrant pendant une grande partie du livre un véritable feu d’artifice de l’esprit, avec une morgue totalement revendiquée. Las, les goûts personnels de l’auteur se précisant, c’est le monde gay et gauche caviar qui a le dernier mot. Et là, les étoiles retombent et les cent dernières pages de nuits parisiennes semblent plus sordides et un peu longuettes.