Guide de l’incendiaire des maisons d’écrivains en Nouvelle-Angleterre

CLARKE Brock

Sam Pulsifer a été condamné à dix ans de prison pour avoir incendié (accidentellement) la maison d’Emily Dickinson, causant la mort de deux personnes. Quelques années après sa sortie, alors qu’il mène une vie tranquille, il est rattrapé par son passé. Chassé par sa femme, il se réfugie chez ses parents, devenus alcooliques. Dans la boîte à courrier de son père : des lettres d’injures, mais aussi des exhortations à incendier d’autres maisons d’écrivains ! Et justement, un feu suspect endommage la maison d’Edward Bellamy. Coupable idéal, Sam mène son enquête.

 

Cette tragi-comédie s’interroge sur le rôle des histoires dans les vies, celles des livres, mais aussi les histoires que l’on raconte, aux autres ou à soi-même, pour s’aider à vivre. Vérité et mensonges tissent des liens ambigus dans ce roman original et iconoclaste, où les personnages obéissent à des logiques parfois énigmatiques. Le narrateur, parfait anti-héros, donne l’image d’un enfant de bonne volonté, mais qui ne parvient pas à agir et parler de façon adéquate, victime des événements. Un ton très particulier se dégage, entre absurde et pathétique, humour faussement naïf et observation fine et pertinente des comportements humains, égratignant au passage une certaine société américaine. Quelques longueurs, mais étonnant et captivant.