Laurent Fignon fait partie des rares coureurs français à avoir à son palmarès deux Tours de France et un Tour d’Italie. En racontant sa vie de champion dans les années quatre-vingt, il évoque les exigences, les faiblesses, les joies et les peines inhérentes à son métier de cycliste professionnel. Revendiquant une personnalité atypique, il n’ épargne ni ses rivaux ni son environnement, parle du dopage avec une sincérité habile, déplorant la dérive survenue après sa retraite.
Les aficionados du vélo qui apprécient dans ce genre d’ouvrages la truculence des héros, les révélations sensationnelles et le récit épique de farouches empoignades sportives seront déçus. Pour Laurent Fignon, il faut gagner, durer, rester ; le métier est exigeant, les troubles relationnels sont difficiles à supporter. Au fil des pages, l’insouciance de la jeunesse fait place à l’amertume mais le champion estime « s’être frayé un chemin vers la dignité et l’émancipation ». Un témoignage sans concession.