En prison depuis l’âge de cinq ans, Vendredi en sort à l’âge de vingt-deux, immédiatement pris en chasse par de mystérieux tueurs, une gigantesque traque truffée de bagarres sanglantes et de cascades. Égaré devant cet impossible puzzle dont toutes les pièces lui manquent, Vendredi découvre un Paris cynique et violent, un monde concentrationnaire et sans espoir, aux mains des gangs, où les millionnaires côtoient d’innombrables Flexis (les exclus), où la radio annonce en boucle le meilleur comme le pire, où les gens sont désignés par des numéros (les trente, les cinquante) ou bien par leurs vêtements (les requins blancs, les parkas noires).
L’intrigue se bâtit de façon complexe, par adjonction de scènes – violentes évidemment – n’ayant a priori aucun lien entre elles. L’auteur y jette en pâture a minima le décor et les personnages, et c’est au lecteur de reconstituer les scènes s’il se sent aiguillonné, ou bien de capituler s’il est perdu… Étonnante littérature, intrigante et imaginative, mais qui peut facilement dérouter. Un style inattendu pour cet auteur, historien et spécialiste des manuscrits du XVIIIe siècle, qui a déjà publié deux séries noires et un roman.