La fenêtre berlinoise

SAŠA Ilić

Mandaté par une ONG de Belgrade pour retrouver un officier de marine serbe porté disparu en 1992, le narrateur se retrouve à Berlin où il est rapidement immergé dans le milieu des émigrés yougoslaves. Il rencontre de nombreux personnages : son logeur Greber, ex-professeur d’université avec lequel il passe ses soirées sur Alexanderplatz, Ana, manipulatrice de pantins dans un théâtre, sa fille Lucija, nymphette attirante, et surtout Jablokov, un Russe responsable d’une communauté d’accueil pour les réfugiés yougoslaves. Leur échange sur la situation politique de l’Allemagne après la chute du mur, l’éclatement de la république de Tito, l’Europe, est la clé du roman.

 

Un récit bien construit, autour de personnages étonnants, semblant fuir un passé qu’on devine trouble. On pense au drame de la guerre du Kosovo et à ses massacres, bien que celle-ci ne soit pas évoquée clairement. On pense aussi au tribunal pénal international poursuivant les criminels de guerre. Avec ce fond historique oppressant, de nombreuses digressions fastidieuses ralentissent le récit. Parfois, le ton léger et l’humour des paragraphes où l’auteur explicite son récit font oublier le drame et la fatalité du destin.