Couverture en noir et rose pour ce « journal intime » – bien quâelle nâaime pas le concept – dâune adolescente en pleine rĂ©volte contre son entourage familial et lâunivers fermĂ© de son collĂšge « bourge ». Elle vibre aux accents dâun groupe rock des annĂ©es 70 dont elle est complĂštement fan : Led Zeppelin. En creusant leur histoire, ce quâelle dĂ©couvre peu Ă peu des aspects sombres de leurs personnalitĂ©s entre en rĂ©sonnance avec cette effervescence qui bout en elle. Cependant, avec la luciditĂ© exacerbĂ©e de son Ăąge, elle parvient parfaitement Ă analyser ses propres contradictions vis-Ă -vis des siens, de Victor, son copain, dont elle ne sait si elle partage totalement les sentiments.
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Narration au ton juste, faisant alterner les Ă©vĂ©nements de la vie du groupe rock avec ceux de son propre quotidien : les paroles de leurs chansons traduisent, parfois mieux quâelle ne parvient Ă le faire, ses Ă©motions et son regard lucide, sans complaisance envers les autres et elle-mĂȘme. Ces rĂ©fĂ©rences musicales de 1970 donnent au roman une connotation fortement autobiographique dont il est difficile de sâaffranchir. En regard, des illustrations au trait bien dans le style brouillon et violent qui est la marque de lâauteur, illustratrice de livres pour enfants : griffonnĂ©es, furieuses, dans des portraits tantĂŽt incisifs tantĂŽt dâune douceur inattendue. Des scĂšnes crues, un vocabulaire pas toujours chĂątiĂ©Â : on percute, de plein fouet, le ton et le monde des ados de 16-17 ans.