Katarina (Amours fragiles ; 4)

BEURIOT Jean-Michel, RICHELLE Philippe

Octobre 1940.  La France est en partie occupĂ©e, le soldat Martin ronge son frein Ă  Cologne, tandis que Catherine gagne sa vie Ă  Paris dans un journal peu compromettant : « Loisirs ». Elle voit  apparaĂźtre les premiers symptĂŽmes de l’épidĂ©mie de haine anti-juive. DĂ©claration d’appartenance Ă  la « Juiverie » puis humiliations de plus en plus graves : son oncle, un ancien dĂ©corĂ© de la grande guerre, et patron d’une usine, se refuse longtemps Ă  croire Ă  l’inexorable. Martin rĂ©ussit Ă  se faire muter Ă  Paris et, conscient de la situation dramatique de la jeune femme soupçonnĂ©e d’ĂȘtre Juive, fera tout pour l’envoyer en zone libre.

L’angle adoptĂ© pour dĂ©crire l’ambiance de Paris peu aprĂšs l’armistice est original. Il apporte Ă  la persĂ©cution contre les Juifs un Ă©clairage d’une grande humanitĂ© tandis que l’amitiĂ© entre Catherine et le jeune Allemand, qui a pu ĂȘtre mal considĂ©rĂ©e par les Parisiens, sort l’histoire de l’habituel manichĂ©isme. Le graphisme reste Ă©gal Ă  lui-mĂȘme : sobrement rĂ©aliste, prĂ©cis, dans une mise en page sage et harmonieusement colorisĂ©e. De la belle ouvrage historique.