Tendre est la mort

Temps suspendu entre une volonté d’en finir et le passage à l’acte ? Un dialogue s’engage entre une jeune fille au bord du gouffre et la mort, au travers d’une porte invisible symbolisée par la séparation entre deux pages qui se font face, dessin noir sur blanc pour l’une et blanc sur noir pour l’autre. Mais attention ! La porte imaginaire ne peut s’ouvrir que du côté de la mort qui détient les clés.

  Les doléances de la jeune fille, son désespoir sont atténués par les paroles de la mort, squelette non dépourvu d’humour ni d’humanité. Telle une mère rassurante, elle prête une oreille attentive, éponge les larmes à la serpillière, ramasse les soupirs à l’aspirateur, encourage. Toute puissante aussi, elle fixe les limites et propose une philosophie qui libère de la culpabilité.

Ni manga, ni roman, ni histoire illustrée, ce livre format poche est une perle de l’édition, remarquable par son originalité, précieuse par l’émotion et la réflexion qu’elle suscite.