Survolant le monde antique, l’auteur évoque quelques figures de « sages » voulant atteindre une perfection humaine : Diogène, vivant nu dans la rue, se contentant de dire la vérité, Milarepa chantant sur un sommet de l’Himalaya, le vieux maître Lao-tseu dictant son testament à un jeune fonctionnaire. Leurs qualités de détachement, compassion, désintéressement, altruisme se retrouvent chez le saints chrétiens, mais ces derniers se réfèrent à un Dieu supérieur. Des philosophes, tel Montaigne, ont essayé de concilier ces différentes aspirations. Spinoza, Schopenhauer, Nietzsche, apportent du nouveau à une image du sage antique. L’homme d’aujourd’hui semble s’en éloigner, mais Gandhi, Martin Luther King ou le Dalaï-lama pourraient incarner une mutation entre sagesse et politique… mutation encore à réinventer comme le suggère Roger-Pol Droit au terme de son séduisant essai.
Aussi clair, aussi intelligible était La philosophie expliquée à ma fille (N.B. décembre 2004). Ce périple à travers l’Europe et l’Asie, de l’Antiquité à nos jours, à la rencontre des singularités et même des étrangetés dans les différents destins de ces héros, donne l’occasion au professeur à Sciences-Po de suggérer quelques conseils aux politiques. Imprévisible et inventif, sortirait alors un nouveau visage du sage.