Le sociologue Gérald Bronner est un jeune universitaire qui a déjà beaucoup publié sur les croyances. L’adhésion d’individus ou de groupes à des idées qui paraissent totalement saugrenues ou inacceptables au plus grand nombre l’a conduit à s’interroger sur la « folie » ou la fragilité psychique que l’on prête un peu vite aux extrémistes prêts à tout sacrifier, jusqu’à leur propre vie. Il montre que ce sont au contraire des êtres très rationnels, souvent bardés de diplômes, pour qui, simplement, la fin justifie tous les moyens. Il analyse clairement les quatre voies qui mènent à l’extrémisme, que l’on devienne terroriste, kamikaze, membre d’une secte ou simplement fan de chanteur, collectionneur, voire artiste contemporain.
Cet essai se lit facilement, grâce à une abondance d’exemples récents et bien exposés. Le recours à l’italique pour signaler ce sur quoi doit porter notre attention est efficace, mais l’auteur n’évite pas un vocabulaire parfois déroutant – on peut parler de jargon – propre à la terminologie universitaire. Par ailleurs, il ne fait qu’effleurer la question intéressante des éventuels moyens qui ramèneraient un extrémiste dans ce qu’on appelle le droit chemin.