Herdis, petite NorvĂ©gienne, a une dizaine dâannĂ©es lors de la premiĂšre guerre mondiale. Quand, transgressant lâinterdit dâaller prĂšs du puits, elle perd lâĂ©quilibre et tombe, se maintenant accrochĂ©e Ă la margelle qui se dĂ©lite. Elle arrive Ă sâen sortir seule, comme elle le fera tout au long de sa vie. Ses parents se sĂ©parent et reconstruisent chacun leur existence, lui laissant le sentiment que sa place nâest nulle part. Bien sĂ»r une grand-mĂšre veille, en ronchonnant, sur elle, et sa mĂšre si belle manifeste toujours un profond attachement lorsquâelles se retrouvent. NĂ©anmoins, elle traverse en solitaire cette Ă©poque de prĂ©adolescence.
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Ce roman paru en 1947 nâest traduit quâaujourdâhui. Ăcrit Ă la troisiĂšme personne, il exprime avec une grande fraĂźcheur le ressenti de cette enfant, vis-Ă -vis du comportement de ses proches et des Ă©vĂ©nements politiques : son pĂšre se hasardant aux spĂ©culations boursiĂšres, son grand-pĂšre, dâascendance allemande, commentant la guerre, le riche compagnon de sa mĂšre tĂ©moignant de la position de la bourgeoisie juive dans ce pays⊠Le rĂ©cit de son quotidien avec ses petites amies reste, lui, intemporel, de mĂȘme que ses premiers Ă©mois de toute jeune fille.