Il y a vingt ans Martin Veyron devenait cĂ©lĂšbre avec Lâamour propre⊠ne le reste jamais trĂšs longtemps : vingt ans quâil doit assumer son statut dâexpert en point G et vingt ans, ou presque, quâil nâarrive pas passer Ă autre chose. Entre sa prostate, sa banquiĂšre et sa panne dâinspiration chronique, le hĂ©ros a vieilli et se contente de vivoter sans grands espoirs. Arrive une jeune journaliste ambitieuse et prĂȘte Ă tout pour quâil lâaide Ă Ă©crire son article sur le fameux point et surtout trouver le sien⊠Veyron va devoir faire face Ă son sulfureux passĂ© et choisir de profiter, ou pas, de son talent particulier pour retrouver reconnaissance et aisance financiĂšre.
Â
L’auteur a pris de lâĂąge et du recul vis-Ă -vis de sa gloire passĂ©e et câest tant mieux. Lâesprit est toujours aussi incisif et politiquement incorrect, et lâautofiction quâil nous propose est un bijou dâhumour noir et dâautodĂ©rision qui fait mouche mais ne fait pas dans la dentelle. Le dessin est toujours aussi agrĂ©able, lisible, maĂźtrisĂ© et humble, ne cherchant quâĂ illustrer le rĂ©cit sans lâencombrer. Une rĂ©ussite pour une suite qui nâen est pas vraiment une, la provocation ayant fait place Ă une rĂ©flexion sur le poids du passĂ©, lâĂ©volution de la sociĂ©tĂ© en vingt ans et le temps qui passe. Attention, le sujet et certaines images de cette oeuvre la rĂ©serve Ă un public averti.