Un homme vend sa propriété de famille et quitte la société. Il fuit toute urbanisation, roule au hasard des routes et des paysages, s’attache et se détache au gré de ses errances et de ses rencontres. Toujours, il repart. Misanthrope ? Pas tout à fait, il n’a pas de haine, mais s’efforce à l’indifférence.
Cette mise en scène est l’occasion de situations cocasses et de cinglantes peintures de société. Ruminations politiques, réflexions sur les coutumes sociales et la politesse, discussions sur les avatars des propriétaires de châteaux de famille, ont lieu devant deux jeunes, candides et ahuris qui n’y comprennent rien. Car, dans ce roman, plus cohérent que La salle des vents (NB novembre 2003), Renaud Camus travaille les décalages de société, les différents niveaux de langue dans un catapultage parfois assez drôle. Le texte de cet anticonformiste est un curieux assemblage de longues descriptions poétiques de la nature, de réflexions culturelles et philosophiques et de passages scabreux, voire sulfureux. Mais c’est surtout la phrase qui retient l’attention, longue et rythmée, elle accompagne le lecteur.