La Traque, les criminels de guerre et moi

Née en Suisse italianophone, l’auteure est devenue magistrate en 1981 ; elle a collaboré avec le Juge Falcone pour lutter contre la mafia, puis est devenue procureure générale de Suisse avant d’être nommée par les Nations Unies en 1999 procureure du Tribunal Pénal International pour le Rwanda et aussi du Tribunal pour l’ex-Yougoslavie (TPIR et TPIY). Son principal souci fut de poursuivre les criminels de guerre, les « génocidaires » et de les faire arrêter. Elle se heurta souvent au « mur de caoutchouc » des gouvernements en place qui voulaient protéger leurs intérêts économiques et certaines personnes.

Ce gros livre, de lecture austère, est un violent réquisitoire contre les coupables et ceux qui les ont laissé faire. L’auteure n’épargne personne et énumère souvent la liste des horreurs : massacres, viols systématiques, trafics d’organes, tortures… En 2003, elle cessa de s’occuper du Rwanda pour se consacrer au Kosovo, jusqu’à la fin de son mandat en 2007 ; elle veut montrer sa ténacité et ses quelques réussites, mais l’abondance des détails rend la lecture éprouvante.