La grande rupture

Dans une France où l’État a longtemps été le fondement économique, social, politique, fier de son côté exceptionnel, une « rupture » s’est produite, personnifiée par trois figures : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Laurence Parisot. Journaliste au Progrès de Lyon, l’auteur de cette thèse a priori déconcertante, associe, à un degré moindre, Minc, Valls, Bébéar, Besancenot, Berlusconi. Son essai percutant souligne les points communs d’acteurs aux ambitions opposées : goût du politiquement incorrect, soutien à un État-gendarme libéral managé comme une entreprise privée, défense de valeurs fortes : éthique, travail, mérite, diversité, contacts charismatiques. Fortement investis dans cette volonté novatrice contre l’establishment et malgré des difficultés occasionnelles – pendant la crise la rupture continue –, ces héros ne craignent pas certains aspects extrêmes : politique spectacle, apparence people, « bling-bling », retropantouflage…

 Cette analyse peut paraître sans nuances dans la peinture d’une cassure potentiellement dangereuse. Reposant sur une documentation abondante, écrits, interviews, elle est cependant instructive, proposant comme exemple de rupture l’éventualité de non représentation de Nicolas Sarkozy en 2012 !