William. H. Gass écrit ces quatre nouvelles un regard posé sur lui-même en tant qu’auteur, un autre sur ses créatures, un troisième sur son lecteur. Cela fait beaucoup de directions simultanées. On peut découvrir ses personnages si l’on s’efforce de décrypter son texte. Son monde est bien cafardeux. Une extralucide se couvre d’antennes, elle est l’occasion de jouer avec les mots et les différents registres de langue. Un homme décrit obsessionnellement la chambre qu’il habite, il en déduit l’histoire des lieux et de ses hôtes. Une vieille fille, anorexique, est prétexte à une métaphore alimentaire de la littérature. Un jeune garçon trouve l’inspiration de ses vengeances dans l’enfer familial et les souffrances de l’enfance. L’écriture, souvent déjantée et sans queue ni tête, est parfois logorrhéique. Le rythme peut fasciner, mais le lecteur francophone a du mal à saisir les évocations du Middle West. L’auteur, qui a écrit son premier roman en 1966 et mit trente ans pour écrire le monumental Le Tunnel, est apprécié aux États-Unis. En sera-t-il de même en France avec ces nouvelles hermétiques déjà publiées dans diverses revues depuis 1964 ?
Sonate cartésienne et autres récits
GASS William H.