Sous l’humour de la couverture dĂ©corĂ©e de deux magnifiques cerises rouges, Michel Serres livre son analyse de la crise qui a secouĂ© le monde rĂ©cemment. Des changements fondamentaux seraient nĂ©cessaires afin d’Ă©viter la rĂ©pĂ©tition du phĂ©nomĂšne. Depuis cinquante ans, constate-t-il, les conditions de vie des hommes ont radicalement changĂ©, dans de nombreux domaines ; or les institutions n’ont pas su Ă©voluer de conserve : la crise n’est pas seulement Ă©conomique, elle est globale. Pendant des millĂ©naires, l’homme s’est considĂ©rĂ© faible, dominĂ© par une nature puissante ; aujourd’hui le rapport s’est inversĂ©. Il faut donc inclure la planĂšte dans les rĂ©flexions sur l’avenir, faire reprĂ©senter « BiogĂ©e » par des savants indĂ©pendants et non par les politiques.
Â
Certains trouveront la pensĂ©e du philosophe difficile Ă suivre et la lisibilitĂ© prisonniĂšre dâune Ă©criture trop fleurie. Lâanalyse quoique assez classique reste intĂ©ressante. Les pistes de sortie de crise, peut-ĂȘtre utopiques, retiennent par leur originalitĂ©, notamment lâinstitution dâun Parlement composĂ© de spĂ©cialistes des Sciences de la Terre du Vivant, cadrĂ©s dans leur champ dâaction par un serment Ă©thique sur le vieux modĂšle de celui dâHippocrate.