Le narrateur anonyme est un homme au bout du rouleau. Ayant perdu travail, toit, famille et dignitĂ©, il survit difficilement dans la rue, entre mauvais vin et dĂ©sespoir profond. Il est rĂ©solu au suicide, quand un inconnu lui propose un marchĂ©Â : contre argent, jouer sa vie Ă la roulette russe pour le plaisir morbide de parieurs riches et vulgaires. Il accepte, et canon sur la tempe, dĂ©fie la mort. Il en rĂ©chappe, une fois, deux fois⊠douze fois : est-il protĂ©gĂ©Â ? Dans cette danse mortelle, lâamour fait irruption dans sa vie et les souvenirs douloureux de lâenfance, les regrets, et lâespoir parfois, hantent son esprit.
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AprĂšs Notre seconde vie (NB AoĂ»t- septembre 2007), Alain Monnier poursuit sa critique de la « modernité ». Interpellant le lecteur, il dĂ©nonce la comĂ©die sinistre de notre monde oĂč la mort est spectacle, la mĂ©diocritĂ© du quotidien banal Ă en mourir, lâabsurditĂ© de la vie. MalgrĂ© des maladresses, il livre de belles pages sur la frontiĂšre obscure, entre vie et mort, sur la nĂ©cessitĂ© dâaller jusquâau bout de son destin. La sincĂ©ritĂ© et lâambiguĂŻtĂ© de ce nouveau pacte faustien suscitent lâintĂ©rĂȘt.