La narratrice rentre chez elle, dans sa maison où elle retrouve son fils et son mari. Mais ce retour n’est pas vraiment ordinaire: elle est morte le mois précédent. Et si elle a le droit de revivre, c’est uniquement sous une autre forme. Ce qui autorise la créativité: elle a choisi d’être un dragon de trois mètres de haut. Son mari est un (petit) oiseau au long bec, en redingote. Les retrouvailles sont émouvantes et passionnées, quoique pas de tout repos pour le mari. Et encore, le chat n’est pas encore revenu…
Le climat étrange de cette fantaisie décalée est renforcé par les illustrations soignées aux teintes ocre/brun/kaki, volontairement ternes. Elles mettent en scène l’histoire dans un univers quasi désertique où le ciel est vert – semant le doute sur sa réalité. Elles font écho au texte dont elles soulignent l’humour (entre noir et pince sans rire) et les situations, le décalage entre le ressenti de la dragonne enthousiaste et le vécu douloureux de l’oiseau. Une curiosité non dénuée de charme.