Absente

Malgré son expérience d’attaché de presse – il accompagnait des starlettes dans les bordels de Chinatown –, Gil Hopkins n’avait pas assumé son rôle ce soir-là. Se laissant aller à son penchant pour les femmes et le bourbon, il avait laissé les deux filles aux prises avec Merrel et Sutton, des acteurs en vue, mais un peu tordus… Jean avait alors disparu et, deux ans plus tard, sa copine Iolène venait lui demander des comptes.  À partir d’un fait divers jamais élucidé, datant de 1949, Megan Abbott marche dans la tradition du roman noir et le renouvelle, en donnant une histoire originale où n’apparaissent ni flics ni privés. La cervelle encombrée de doutes et de culpabilité, Hopkins remonte le temps, cherchant à résoudre, pour lui-même, l’énigme de cette disparition. Si l’auteure utilise judicieusement l’aspect compassionnel de son héros confronté à ses propres errances, elle creuse un peu trop cette veine, émoussant la curiosité du lecteur ; mais dès que les scénarios commencent à prendre vie, l’intérêt s’éveille et reste constant.