Le sommeil sur les cendres

Un été, une femme et ses deux neveux arrivent dans une vieille maison d’un village perdu du Limousin. Ils ont fui le Liban en guerre et sont accueillis par une femme étrange. Nada , célibataire solitaire et effacée, subitement en charge d’enfants, tente de faire face. Déracinée, fragilisée par la guerre et la mort, affolée par le cadre sauvage et inquiétant, se réfugiant dans l’alcool, elle vit d’effrayantes hallucinations…

On retrouve dans ce court roman des lieux et des thèmes chers à Richard Millet : le Limousin, source de son inspiration, la solitude, les fantasmes, la névrose. Et cette langue, si caractéristique, aux longues phrases étirées, qui s’adapte particulièrement ici aux errances d’un cerveau angoissé et dérangé et sait aussi distiller savamment doutes et ambiguïtés. Comme à son habitude (Le cavalier siomois, NB avril 2004) de la densité dans le fond et dans la forme.