C’est l’éternelle histoire des deux héritiers aux tempéraments totalement opposés : l’un intéressé et avide, inévitablement roulé par celui qui est bon enfant et généreux, mais malin. Bien sûr, l’aîné s’empare de tout et ne laisse au second qu’un pauvre chien. Mais le second, habile à se faire aider par l’animal, en tire profit jusque à ce que l’autre s’en s’empare et le tue, car il est incapable d’en faire autant. La bêtise du profiteur éclate enfin grâce à trois haricots ingérés par le second, et qui provoquent des pets au parfum des plus suaves, au point de faire sa gloire. Quand l’autre frère s’avise de manger à son tour des haricots pour s’enrichir à sa place, la vengeance sera totale.
Inspiré d’un conte puisé aux sources tibéto-birmanes, cette histoire de rivalité entre héritiers prend une tournure propre à ravir les enfants : entre la bêtise fustigée de l’un et la sagesse souriante de l’autre, ne manquait que la saveur joyeusement grivoise de cette affaire de pets pour que les enfants se délectent de ce conte aux accents très classiques. Y ajouter l’impertinence des images de Bruno Heitz qui sait si bien en restituer la teneur quasi rabelaisienne, et cela donne un « must » des bibliothèques !