Le blanc Fouquet

La personnalité du grand peintre et enlumineur Jean Fouquet a séduit Franck Herbet-Pain. Il en restitue tout le rayonnement dans cet ouvrage raffiné. De la naissance illégitime de ce fils de prêtre jusqu’au retour triomphant à Tours, sa ville natale, avec le titre de peintre du roi, son destin exceptionnel est déroulé chronologiquement. Il est rendu vivant par son ancrage dans le quotidien de l’époque si bien évoqué. Il est intègré subtilement à l’Histoire, dominée par l’invasion anglaise et Charles VII dont l’artiste fait le portrait ainsi que celui de sa maîtresse Agnès Sorel, sous les traits d’une madone au sein jaillissant.

Une succession de petits tableaux raconte non seulement ce que l’on sait d’un itinéraire mal connu, mais aussi ce que l’art de Jean Fouquet a inspiré à l’écrivain en matière de rencontres et d’influences : Fouquet aurait-il travaillé avec Van Eyck au cours de son périple en Flandres ? Aurait-il croisé Fra Angelico sur le chemin de Rome où il doit peindre le pape ? Énigmes passionnantes certes, mais ce qui enchante par-dessus tout, c’est le festival des sens que célèbre ce beau texte poétique.