Capitaine de l’Armée française, talentueux et modeste, Étienne Beudant a marqué des générations de cavaliers, d’abord à Saumur puis en Algérie, au Maroc et enfin à Dax où il termina sa vie, invalide. Auteur de nombreux ouvrages, il dressa une quarantaine de chevaux, appliquant sa méthode dite « main sans jambes, jambes sans main », démonstration vivante de l’équitation de Haute École (nombreux termes spécifiques) faite de légèreté et de respect de l’animal. Il laisse un véritable testament équestre universel, en particulier avec « Vallerine » sa dernière oeuvre.
Jérôme Garcin, journaliste et chroniqueur, est aussi très proche du monde du cheval (cf. Cavalier seul : journal équestre, NB février 2006). La vie et le génie d’Etienne Beudant, surnommé L’écuyer mirobolant par le général Decarpentry, ne pouvait que le fasciner. De son écriture sobre mais forte et élégante, il donne vie au « Mozart de l’équitation », initiant le néophyte à cet art austère tout en nuances et en finesse où l’homme et le cheval ne font plus qu’un, oublieux du monde et de ses contingences. Une passion dévorante mais revigorante dans sa gratuité.