Montréal, 2020. Deux bateaux entrés en collision sur le Saint-Laurent le transforment en fleuve de feu, deux policiers sont abattus de façon spectaculaire, une camionnette bourrée de Semtex explose sur un pont, et une fillette est enlevée devant son école. Verlande, super flic, va s’occuper de tout – car tout est lié. Au cours de son hallucinante enquête, il se retrouve doté d’un cerveau, dont les performances défient les limites humaines : un métacortex. Régulièrement revient l’évocation de son père, un Alsacien engagé volontaire dans les Waffen SS. Pour Verlande, la guerre n’a jamais cessé, elle est partout et les pires cauchemars de « Nuit et Brouillard » continuent sous d’autres formes.
Maurice G. Dantec (Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute, NB janvier 2009) signe un nouveau polar qui a tout d’un séisme dévastateur. Il exige beaucoup de son lecteur, brassant sans retenue les notions techniques les plus ardues, les visions les plus folles, les explications les plus extravagantes, dans une langue nourrie de paradoxes, d’oxymores, d’hyperboles, de redondances, et de répétitions ad libitum. Vision d’une guerre totale sous les mensonges de la civilisation, écriture au lance-flammes, apocalypse technologique. Il vaut mieux ne pas avoir l’estomac délicat pour se lancer dans l’aventure !