John Glassco a dix-huit ans à peine en 1928 lorsqu’il quitte Canada, famille et études, pour s’installer à Paris avec un ami. Il veut être écrivain. Mais c’est la vie de bohême à Montparnasse, quartier favori des intellectuels et artistes français et étrangers, qu’il découvre et très vite la poursuite du plaisir l’emporte sur ses ambitions littéraires. Trois ans durant, le jeune oisif va de bars en fêtes, en quête de rencontres et d’expériences en tout genre. Les subsides paternels s’amenuisant, il se décide à écrire les trois premiers chapitres de ses Mémoires. Mais il n’en rédigera la suite, d’après ses notes, que quelques années plus tard, sur un lit d’hôpital, alors qu’il est atteint de tuberculose, et il attendra trente-cinq ans encore avant de les publier, quand il est devenu un autre.
On suit avec amusement ce jeune hédoniste à travers les rues de Montparnasse et le labyrinthe de ses relations avec les deux sexes dans l’atmosphère excentrique et libertine des Années folles d’avant la crise. Quelques portraits piquants de personnalités connues, qu’un index précieux permet de retrouver, relèvent le récit. Mais l’accumulation des descriptions de beuveries finissent par lasser et rendent à la longue ce tableau pourtant sympathique superficiel et décevant.