Pierre Bost, décédé en 1975, fut écrivain, ami de Louis Martin-Chauffier, et aussi scénariste. Prisonnier de guerre en juin 1940, sa captivité fut courte : il fut rapatrié en mai 1941 pour raison de santé. De septembre 1940 à sa libération, il tint ce journal, publié une première fois en 1945 dans la revue La Nef.
L’originalité de ce court témoignage, c’est qu’il ne s’agit pas d’un récit descriptif de la vie dans un stalag, mais d’une réflexion sur une situation dégradante et d’une observation psychologique de la façon dont lui et ses compagnons assumaient une morne vie quotidienne sans véritable espérance. Dans leurs « tiroirs », ainsi appelaient-ils leurs couchettes, ils se sentaient fort loin d’un monde où pays, familles, amis continuaient à vivre sans eux. La sobriété de l’écriture renforce la distanciation de ces notes par rapport aux faits.