Comme une araignée, « Noirhomme » tisse sa vengeance fil à fil. Avec froideur et sans scrupule il n’hésite pas à manipuler les faibles jusqu’à l’extrême pour mener à bien son dessein. Prenant pour cible l’arrogant au coeur de pierre, il avance masqué et hante le destin des particuliers tel un spectre meurtrier. Pour corser l’affaire, il s’avère qu’un masque peut en cacher un autre. La diabolique machination aurait pût être parfaite n’eût été la redoutable obstination du commissaire Vautrin qui en connaît un bout sur la noirceur de l’âme humaine.
À la fois justicier et assassin, Noirhomme, est le héros mystérieux, inquiétant et glacial, d’un polar psychologique à mi-chemin entre fantastique et réel, dont l’action se situe au début du XIXe siècle. Troisième et dernier volume d’une trilogie signée par deux nouveaux venus dans le monde de la BD, l’histoire connaît ici un ultime rebondissement et la révélation de l’identité du Noirhomme (NB octobre 2007 et juin 2008). L’étude des caractères et tréfonds psychologiques humains apporte un poids certain au scénario.
On peut déplorer le côté parfois trop bien rangé, coloré, voire enfantin du graphisme pas toujours en phase avec le côté sombre du récit. Il semble toutefois que ce choix soit délibéré de la part des auteurs, qui ont voulu s’éloigner du concept « noir dessein = noir dessin ».