À sa naissance en 1883, Élisabeth-Marie, archiduchesse d’Autriche et de Hongrie, petite-fille de François-Joseph est promise à une vie de rêve. Le destin en décide autrement. Marquée par le suicide de son père, le prince Rodolphe, elle est choyée par son grand-père. Il ne lui refuse rien, même pas un mariage qui ne la rend pas heureuse. Éprise de liberté, « Erzsi » voyage, critique la cour, rompt avec sa famille, s’affiche avec des soupirants, s’oppose à son mari – cupide et volage – pour la garde de leurs enfants, recherche l’aide d’opposants à l’empire. Sa rencontre avec Léopold Petznek, fils de paysan, brillant membre du parti social-démocrate est déterminante dans son engagement politique. Malgré les tourments de l’Histoire et les revers de fortune, elle vit avec lui une longue histoire d’amour.
Autrichien, Friedrich Weissensteiner, spécialiste des Habsbourg, dresse le portrait d’une princesse « rebelle » dont le destin s’inscrit dans l’agonie de l’empire austro-hongrois. Cette biographie se lit comme un roman. Bien documentée et écrite avec précision, elle est servie par la personnalité ambiguë de l’héroïne, engagée dans la social-démocratie sans jamais jusqu’à sa mort, en 1963, renier ses origines ni renoncer à ses manières de patricienne.