Comment Jean-Michel, scénariste désargenté, peut-il récupérer son chèque auprès d’un producteur rompu à l’art de l’esquive ? Demandeur naïf et débatteur madré s’opposent : le premier manipulé par le second, lui-même abusé par des collègues plus coriaces que lui. Une indispensable secrétaire hypocondriaque et son chien relient les deux protagonistes qui s’affrontent dans le monde cruel et cynique de la création cinématographique tandis que des tempêtes boursières ébranlent l’économie mondiale.
Les gags s’enchaînent, les situations ubuesques se succèdent, l’humour sauve quelque humeur chagrine, les rôles sont parfois interchangeables et de brillants dialogues servent des répliques parfois attendues : nous sommes au théâtre. Et pourtant c’est un roman, sans doute inspiré par quelque souvenir de jeunesse. Jean-Claude Carrière, aux multiples talents et intérêts littéraires, abandonne, un temps, les conversations sérieuses (N’espérez pas vous débarrasser des livres, NB janvier 2010) pour une habile comédie douce amère.