Pascal Jardin : le prince, le fou et l’enfant

CHÈZE Fanny

Pascal Jardin devient cĂ©lĂšbre en 1972 en publiant La Guerre Ă  neuf ans. MĂȘme si, pour Ă©voquer cette Ă©poque, et surtout son pĂšre, bras droit de Pierre Laval, il a inventĂ© plus que racontĂ©, sĂ©duisant les lecteurs par son Ă©criture Ă  vif. Tout ce qu’il dit semble vrai – pourtant tout est travesti. Il invente sa vie. Il se regarde constamment agir, met tout en scĂšne et lorsqu’il Ă©voque des souvenirs il les pervertit ou les magnifie. TĂąche peu facile pour un premier livre ! Le volet professionnel de Pascal Jardin est multiforme : tout d’abord dialoguiste de film – certains sont « des chefs-d’oeuvre du nanar » – puis son ascension littĂ©raire fulgurante, et un retour Ă  succĂšs au cinĂ©ma, enfin le thĂ©Ăątre. Quant au reste, ses amours successives et simultanĂ©es
 difficile d’imaginer un ĂȘtre plus instable, capable de toutes les folies et impossible Ă  vivre. Fanny ChĂšze poursuit nĂ©anmoins vaillamment son chemin Ă  grand renfort de documents – entretiens, Ă©missions, lettres
 Son style sĂ©duisant, Ă  l’image de son sujet charmeur, fait renaĂźtre ce ludion qu’elle tente de rendre attachant alors qu’il est exaspĂ©rant. Mission difficile.