La traque

En 1942, un officier SS est assassiné à Paris. Le meurtre déclenche une double enquête d’une part de la police française, dont les membres ont une carrière et des convictions troubles et rivales, et d’autre part de la Gestapo qui vise des otages communistes et juifs. Outre ces investigations, s’enchevêtrent dans le désordre des interrogatoires sur un anarchiste, « BxxxHxxx », des récits de combats pendant la guerre d’Espagne, la liquidation d’un groupuscule d’idéologie aryenne, des séjours au Mexique où l’identification des personnages en cause, littérateurs, artistes, politiques, se révèle très aléatoire. De copieuses références à des célébrités contemporaines de ce thriller équivoque, notamment Rudolf Hess, Trotski, Franco, Doriot en compliquent le suivi.

Le déroulement de l’intrigue de ce premier roman de Muriel et de Patrick Spens fait fi de toute analyse chronologique, avec des allers et retours dispersant la compréhension, sautant de la période précédant le premier conflit mondial aux troubles de l’occupation allemande pendant les années 1940-1944, tout en se référant longuement à la guerre franquiste et à la civilisation d’Amérique centrale. Ambiguïté, doubles noms, coexistence de pensées antinomiques transforment le récit en une évocation historique floue doublée d’une enquête sans fil conducteur solide.