Claire Castillon le dit elle-mĂȘme lorsquâelle dĂ©crit sa relation Ă lâĂ©criture: « Un monstre viril est en moi ». Un monstre textuel, puissance supĂ©rieure qui lâenvoie se cogner au monde et chercher de la matiĂšre Ă Ă©crire telle une rabatteuse. Un monstre qui lâinterpelle, la stimule, lâincite Ă couver des drames pour accoucher dâun texte. Les cris nâĂ©chappent pas Ă la rĂšgle et la rupture entre un homme pas tout Ă fait Ă la hauteur et une femme qui, au fond, nâen attendait rien, permet Ă sa narratrice de convertir cet Ă©pisode de sa vie en matĂ©riau durable.
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Les romans de Claire Castillon nâont pas besoin de cadre, ils sont dans lâintimiste. Le sexe est dans les mots : le crayon qui durcit, la mĂ©moire qui sâouvre et le double viril qui pĂ©nĂštre dans un jaillissement dâencre⊠DerriĂšre des phrases au scalpel pour autopsier une rupture, elle prend ses distances avec les sentiments, rejoignant ainsi Dessous, câest lâenfer (NB novembre 2008). Un texte parfois brutal, dâune grande force littĂ©raire, qui abrite quelques pages dâune saveur plus douce, liĂ©es aux souvenirs dâenfance. Claire Castillon, câest un peu Picasso qui refuse au rĂ©el son pouvoir rĂ©ducteur et jette un Guernica Ă la face du monde.