Guido Guerrieri, le narrateur, est avocat à Bari. Un prévenu condamné pour trafic de drogue souhaite qu’il le défende en appel. Guerrieri, qui croit reconnaître en lui un fasciste qui l’avait humilié pendant sa jeunesse, hésite. Mais l’homme proclame son innocence, l’avocat qui l’a défendu lors du premier procès a agi de façon très curieuse et, surtout, sa femme, très belle, le fascine. Il accepte et mène son enquête, aidé par un ami inspecteur.
Aux investigations, aux procédures pénales et aux audiences se superposent les interrogations, hésitations et regrets du narrateur, en pleine crise existentielle, donnant une certaine profondeur au roman. L’ambiguïté est au coeur du livre : ambiguïté des hommes, des sentiments, des rapports humains (en particulier entre l’avocat et son client). Ambiguïté des faits surtout, à la base de la plaidoirie finale : jamais aucune certitude n’est acquise en matière de culpabilité ou d’innocence. Cette perspective, plus riche et originale que dans Le passé est une terre étrangère (NB juin 2009), et la personnalité tourmentée du héros donnent un ton intimiste et tranquille qui tranche avec les violences et trépidations des polars et thrillers habituels.