Entre un agent britannique dĂ©tenu en otage quelque part en Irak et son visiteur Ă©pisodique, esprit subtil, fin et cultivĂ©, moine soldat semblant venu du fond des Ăąges, un rapport Ă©tonnant se noue. Un monologue lent, trĂšs maĂźtrisĂ©, brillant dâintelligence, ouvre le prisonnier Ă la curiositĂ©, Ă la comprĂ©hension, au dialogue oĂč se construit la confiance. Dehors, dans le monde violent de la guerre contre le terrorisme, le mystĂ©rieux « Ami » dâun rĂ©seau dâespionnage offre Ă la nouvelle administration amĂ©ricaine des succĂšs quâil lui fera payer cher.
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Deux univers sâaffrontent dans le nouveau roman dâespionnage de Percy Kemp (Le vrai cul du diable, NB mars 2009). Comme matiĂšre et anti-matiĂšre. Comme barbarie et civilisation ? Loin des clichĂ©s nĂ©o-conservateurs et des romans « copier-coller », mĂȘlant maĂŻeutique et sĂ©duction, raison et foi, conviction et trahison, lâauteur manipule ses lecteurs comme ses personnages, et les entraĂźne dans une Ă©blouissante intrigue avec une acuitĂ© dâĂ©criture, une justesse de ton, une connaissance approfondie du contexte qui les prennent en Ă©tau jusquâĂ lâapothĂ©ose finale, totalement surprenante.