Deux histoires s’entremêlent : celle d’Emmanuelle, mariée et mère de trois enfants, qui doit concilier vies familiale et professionnelle, s’ennuie et décide de s’échapper pendant une journée pour retrouver son identité noyée dans un quotidien qu’elle ne supporte plus ; celle de Lila, photographe de guerre, héroïne du roman que lit Emmanuelle, qui pleure son grand amour prématurément disparu.
Dans ce roman attachant, Valérie Zenatti (En retard pour la guerre, NB mars 2006), qui signe aussi des livres pour enfants, rend hommage à la lecture en nous montrant comment cette mère de famille surmenée se met à vivre par procuration la passion et la liberté de son héroïne de papier. Elle décrit avec beaucoup de justesse et d’empathie la souffrance inconsolée des enfants privés trop tôt de leur mère, des adultes auxquels la mort arrache des êtres aimés, des survivants de la Shoah. Elle sait aussi raconter avec légèreté et humour l’errance d’Emmanuelle dans Paris.